Antalgiques de niveau I : Paracétamol

C’est l’antipyrétique et l’antalgique de référence pendant la grossesse [3]. Il doit être toujours employé de première intention. Les doses optimales du Codex (4 g/jour) peuvent être utilisées.

Antalgiques de niveau II

Ils n’ont pas l’AMM mais sont utilisés au cours de la grossesse. Les preuves d’un effet tératogène sont très discutées et limitées à quelques cas isolés [3]. C’est le cas du dextropropoxyphène qui est l’antalgique de niveau II à utiliser si besoin ; son emploi est possible avec une bonne sécurité sur l’ensemble de la grossesse. Les dérivés codéïnés peuvent être prescrits à partir du 3e mois avec un profil de sécurité satisfaisant. Les dérivés opioïdes viennent d’être impliqués dans la survenue de neuroblastome de l’enfant dans une étude nordaméricaine portant sur 504 cas de neuroblastome. Le risque relatif était de 2,4 (IC 95 % 1,3–4,3) en cas d’exposition à des dérivés opiacés et de 3,4 (IC 95%1,4–8,4) pour la codéine durant la grossesse ou l’allaitement [4]. Cette étude demande à être confirmée en raison du risque de biais de sélection. Le tramadol n’a pas encore un recul suffisant et ne doit être proposé qu’en dernier recours. D’une façon générale, il faut garder à l’esprit que les dérivés opiacés exposent à majorer la constipation de la grossesse. Un syndrome de sevrage du nouveau-né à la naissance est possible.

Antalgiques de niveau III

Les opiacés sont à utiliser avec précaution [5]. La morphine n’a pas d’effet tératogène mais est responsable de retard de croissance et de prématurité. Son arrêt brutal peut déclencher un syndrome de sevrage fatal in utero ou un syndrome de sevrage clinique à la naissance.

Références :

[3] Golden NL, King KC, Sokol RJ. Propoxyphene and acetaminophen. Possible effects on the fetus. Clin Pediatr (Phila) 1982;21:752–4.

[4] Cook MN, Olshan AF, Guess HA, Savitz DA, Poole C, Blatt J, et al. Maternal medication use and neuroblastoma in offspring. Am J Epidemiol 2004;159:721–31.

[5] Dreiser RL, De BandtM. Traitements rhumatologiques autorisés chez la femme enceinte« primum non nocere » (pp. 381–94). In: Kahn MF, Kuntz D, Meyer O, Bardin T, Orcel P, Guérin C, editors. L’actualité rhumatologique 1998. Paris: Expansion Scientifiques Publications; 1998.