Ils sont à éviter au cours du premier trimestre car aucune étude n’a établi leur absence de pouvoir tératogène. En revanche, des benzodiazépines (BZD) à faible dose ont un risque considéré comme faible au cours du 3e trimestre. Les recommandations du centre de pharmacovigilance ont été rédigées en 2002 et sont disponibles sur le site de Bordeaux [9]. Les BZD anxiolytiques et hypnotiques sont très largement prescrites chez la femme enceinte. Les études chez la souris et le hamster ont mis en évidence une augmentation de l’incidence des fentes palatines avec la plus étudiée de toutes les BZD, le diazépam. Ce risque malformatif n’a pas été observé dans d’autres espèces (rat, primates). En clinique, les données sont rassurantes ; on dispose du suivi de grossesses exposées aux BZD les plus anciennes (diazépam en particulier) et il n’a pas été mis en évidence de modification du risque malformatif, notamment de fente palatine. On considère actuellement que la classe des BZD est assez homogène et que le risque malformatif n’est probablement pas modifié. L’utilisation prolongée n’est toutefois pas conseillée, sauf si elle est vraiment indispensable car il s’agit quand même de psychotropes qui vont se fixer sur les récepteurs du cerveau du foetus. Il faut veiller à ne pas arrêter brutalement un traitement ancien et prolongé par BZD, ce qui pourrait entraîner un syndrome de sevrage. L’utilisation de BZD en fin de grossesse expose le nouveau-né à un risque de somnolence, hypotonie, détresse respiratoire à la naissance et à un syndrome de sevrage (avec risque de convulsions) dans les jours qui suivent. Au total, lorsqu’un traitement anxiolytique ou hypnotique est indispensable chez la femme enceinte, le meilleur choix proposé par les pharmacologues bordelais [9] est l’oxazépam (Seresta®), métabolite actif du diazépam à durée d’action
intermédiaire. La durée du traitement et la posologie devront bien sûr être les plus courtes et faibles possibles.

Références :

[9] Laribière A. Benzodiazépines et grossesse. Bulletin d’information du département de pharmacologie du CHU de Bordeaux. 2002 [No 47 (on line)].