Ce travail a concerné les patients traités par infliximab pour PR ou SPA dans un des hôpitaux participant au réseau régional bourguignon de prise en charge des rhumatismes inflammatoires par biothérapie iv.

Ce réseau regroupe les services hospitaliers des hôpitaux de Bourgogne où exerce un ou plusieurs rhumatologues, à temps plein ou non (Auxerre, Avallon, Chalon sur Saône, Dijon, Le Creusot, Mâcon, Montceau les Mines, Nevers, Sens). Ses objectifs principaux sont de standardiser la prise en charge et le suivi des patients sous infliximab. Pour ce faire, les praticiens des différents services concernés utilisent des fiches d’observation standardisées, remplies avant chaque perfusion, où figurent des informations sur l’activité de la maladie (notamment les variables permettant de calculer le DAS28), la thérapeutique (doses administrées d’infliximab, posologies des co-traitements éventuels par méthotrexate et corticoïdes), et la tolérance du traitement.

Pour chaque patient, les variables suivantes ont été recueillies : âge, sexe, indication du traitement par infliximab, nombre total de perfusions effectuées en novembre 2003, la poursuite ou non du traitement par infliximab et, en cas d’arrêt, la cause de celui-ci, l’existence d’une corticothérapie associée avec la dose de corticoïdes lors de la première perfusion d’infliximab, l’existence d’un terrain à risque infectieux, en particulier un diabète. À l’intérieur de la cohorte de patients suivis dans ce réseau, les observations de malades ayant présenté entre la mise sur le marché de la spécialité jusqu’à novembre 2003 une infection à pyogène grave sous infliximab ont été sélectionnées et analysées. Une infection à pyogènes a été définie comme une infection documentée sur le plan bactériologique, ou un tableau évocateur sur les plans clinique, de l’imagerie, et des examens de laboratoire, avec efficacité de l’antibiothérapie probabiliste. Une infection grave a été définie comme une infection ayant provoqué une hospitalisation, une prolongation d’hospitalisation, ou un décès. L’analyse statistique a été réalisée en plusieurs étapes. L’ensemble de la population a été décrite. Dans un second temps, les dossiers de patients ayant présenté une infection grave à pyogènes ont été analysés. Puis les sous-groupes avec ou sans infection grave à pyogènes ont été comparés par test de Mann-Whitney (âge, dose de corticoïdes associée) ou test exact de Fisher (sexe, indication de l’infliximab, association avec un diabète).